L’Ethiopie vit ses dernières heures sous état d’urgence. Il était en vigueur depuis 3 mois et demi et devait encore durer jusqu’à la mi-août, mais le Conseil des ministres a annoncé sa levée, samedi matin. Selon le chef de cabinet du Premier ministre, « la loi et l’ordre ont été rétablis ». La chambre des représentants devrait donc logiquement valider cette proposition de loi ministérielle, peut-être ce lundi 4 juin. Cette décision est un signe d’ouverture supplémentaire de l’équipe au pouvoir à Addis-Abeba.
Deux mois après son entrée au palais d’Arat Kilo, Abiy Ahmed continue sa petite révolution. Son ministre de la Justice a pardonné ou réclamé l’abandon des charges pour plusieurs centaines de prisonniers ou accusés, dont des membres d’un groupe considéré comme terroriste par l’Ethiopie. Le nouveau chef du gouvernement a même posé aux côtés de l’un d’entre eux.
Abiy a aussi débuté des discussions avec un mouvement politique exilé. Il poursuit par ailleurs sa tournée dans les différentes régions de l’Etat fédéral. A chaque prise de parole, il promet de l’ouverture, du changement, des réformes.
Il n’avait pourtant pas encore abordé une question prioritaire : l’état d’urgence qui avait été instauré un jour après l’annonce surprise de la démission de l’ancien Premier ministre Hailemariam Desalegn, le 15 février dernier.
Mais le gouvernement a « procédé à une analyse détaillée de la situation sécuritaire », explique le chef de cabinet du Premier ministre. Le Parlement devrait sans problème voter pour la levée de cet état d’urgence, la coalition au pouvoir ayant tous les sièges.
Source: RFI