Mois : mai 2018

L’Ethiopie se fixe pour objectif d’étendre son réseau routier à 200 000 km d’ici à 2020

L’Ethiopie a dévoilé lundi 28 mai un nouveau programme destiné à étendre le réseau routier du pays, en le faisant passer à 200 000 km dans les deux prochaines années.

Le ministère éthiopien en charge du réseau routier a déclaré dans un récent rapport que ce pays d’Afrique de l’Est travaillait en ce moment à atteindre un objectif de 200 000 km de routes d’ici la fin du deuxième Plan quinquennal de croissance et de transformation (GTP-II), qui court de 2015 à 2020.

Selon le ministère, la couverture routière du pays atteint pour le moment 121 171 km, en comptant les routes de gravier, ce qui rend l’objectif de 200 000 km tout à fait réalisable.

En 1991, la couverture routière de l’Ethiopie ne dépassait pas les 19 000 km, dont moins de 6 000 km en zones rurales, et environ 12 000 km en zones urbaines. Ce chiffre a donc été multiplié par six au cours des 27 dernières années, a souligné le ministère.

Les autorités ont également mis en avant les importants investissements de l’Ethiopie dans le secteur des infrastructures, avec des projets comme la constructions de voies ferrées traversant le pays, ou encore la liaison ferroviaire entre la capitale, Addis-Abeba, et le port de Djibouti.

La voie ferrée internationale à écartement standard Ethiopie-Djibouti, qui est le premier chemin de fer électrifié d’Afrique de l’Est, et le réseau de trains légers d’Addis-Abeba, un projet d’une valeur de 475 millions de dollars américains, constituent deux projets d’infrastructures pionniers en Ethiopie.

Un dirigeant d’un groupe rebelle gracié en Ethiopie

Le procureur général d’Ethiopie a gracié samedi un haut responsable d’un groupe d’opposition armé.

Andargachew Tsige, du groupe Ginbot 7, un groupe d’opposition considéré comme terroriste par Addis Abeba, figure parmi 756 personnes libérées dans le cadre d’une série “spéciale” de grâces, a déclaré le procureur Birhanu Tsegaye. “La décision a été prise car ces personnes ont exprimé des remords” et pour élargir l’espace politique, a déclaré le procureur.

Andargachew avait été arrêté en juin 2014 à l’aéroport de Sanaa, au Yémen, en route pour l’Erythrée et avait été transféré le même jour en Ethiopie.

L’Ethiopie avait accusé Andargachew Tsige de fomenter des attaques et d’entraîner des groupes d’opposition en Erythrée voisine.

Depuis le début de l’année, l’Ethiopie a libéré des milliers de prisonniers dans le cadre d’amnisties qui avaient débuté à l’époque du précédent Premier ministre, Hailemariam Desalegn, et ont été poursuivies par son successeur Abiy Ahmed.

L’état d’urgence est en vigueur dans l’ensemble de l’Ethiopie, le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, depuis la démission de M. Hailemariam en février.

Éthiopie : vers des discussions entre opposition en exil et pouvoir

Le gouvernement éthiopien devrait rencontrer ce mercredi des responsables d’un parti d’opposition en exil pour d’autres discussions politiques. 

Ils arrivent aujourd’hui à Addis-Abeba. Ce sont des cadres du Front Démocratique Oromo (ODF), un parti d’opposition en exil. Selon Fitsum Arega, un des membres du cabinet du Premier ministre Abiy Ahmed, ils devraient avoir des pourparlers avec le gouvernement afin de “promouvoir une paix durable conforme à la constitution éthiopienne”.

Ce que confirme l’ODF qui a déclaré avoir récemment rencontré une délégation de hauts responsables du gouvernement. C’est la raison pour laquelle ont-ils dit, « nous envoyons une délégation à Addis-Abeba pour de nouvelles négociations avec le gouvernement ».

Selon des médias, la délégation de l’opposition devrait être conduite par son chef Lencho Leta. D’après le site « Addis Standard », il sera accompagné de plusieurs de ses lieutenants dont son adjoint Dima Negewo , le chef des relations extérieures, Hassen Hussein, et le responsable des relations publiques Lencho Bati.

L’ODF a été créé en 2013 après s‘être séparé du plus ancien parti politique d’opposition du pays, le Front de libération Oromo (OLF) qui est jusqu’ici interdit par la loi.

La coalition au pouvoir de l’EPRDF en janvier 2018 a annoncé qu’elle était prête à entreprendre des réformes politiques qui incluraient l’ouverture de l’espace démocratique et la garantie de plus de libertés politiques.

Par la suite, il y a eu des libérations massives de prisonniers, y compris des opposants politiques de premier plan et des journalistes détenus. A la mi-février, l‘état d’urgence a été imposé un jour après la démission du Premier ministre Hailemariam Desalegn.

 

Méga-barrage sur le Nil Bleu: Egypte, Soudan et Ethiopie vont créer un comité scientifique

L’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie se sont mis d’accord pour créer un comité scientifique consacré au méga-barrage que construit l’Ethiopie sur le Nil Bleu, mettant ainsi un terme à des mois d’impasse dans leurs discussions, a annoncé jeudi un ministre éthiopien. Cette annonce intervient après une réunion des ministres des Affaires étrangères et de l’Irrigation ainsi que des responsables du renseignement des trois pays mardi à Addis Abeba.

La réunion, qui s’est terminée mercredi à 03H00 du matin, s’est achevée sur une « note positive », a déclaré le ministre éthiopien de l’Energie, de l’Irrigation et de l’Electricité, Sileshi Bekele.

« Nous avons réussi à trouver un certain nombre d’approches gagnant-gagnant », a-t-il déclaré à la presse à Addis Abeba.

De précédentes sessions de pourparlers s’étaient achevées sur un échec.

L’Egypte craint que la construction du barrage de la Renaissance sur le Nil Bleu, entamée en 2012 et d’un coût de 4 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros), n’entraîne une réduction du débit du fleuve, dont elle dépend à 90% pour son approvisionnement en eau.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a salué mercredi une « avancée » dans les discussions, affirmant avoir reçu l’assurance que « la part de l’Egypte ne sera pas affectée ».

« Nous voulons simplement transformer ces discours en procédures (…) de manière à ce que nous parlions d’engagements précis que nous devons tous mettre en oeuvre et faire fonctionner », a-t-il dit.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait assuré le 3 mai à Khartoum, après un entretien avec le président soudanais Omar el-Béchir, que son pays n’avait « aucune intention de nuire au Soudan ou à l’Egypte ».

Le Caire s’inquiète surtout de la vitesse à laquelle le réservoir du barrage serait rempli.

Le comité scientifique sera composé d’experts indépendants provenant d’universités des trois pays et se concentrera sur le fonctionnement du barrage et la vitesse de remplissage du réservoir. Il doit achever ses travaux d’ici à trois mois.

Par ailleurs, une société française chargée d’étudier l’éventuel impact du barrage sur l’environnement répondra aux questions des trois pays le 18 ou 19 juin, a indiqué M. Sileshi.

Les représentants des trois pays doivent se rencontrer tous les six mois pour évoquer des sujets régionaux comme le commerce et les infrastructures, ainsi que le barrage. L’objectif est de « rendre ces pays beaucoup plus proches grâce à des efforts de développement », a-t-il ajouté.

La prochaine session de pourparlers de haut niveau est prévue le 3 juillet au Caire.

Le barrage de la Renaissance est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique, avec une production de 6.000 mégawatts.

Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée.​

Source: AFP